C’est désormais une tradition pour le président du Mouvement des entreprises de France. Ce 29 août à l’hippodrome ParisLongchamp, Geoffroy Roux de Bézieux est monté sur scène, pour ouvrir La rencontre des entrepreneurs de France (REF) en musique « en lien avec l’actualité ». Cette année, sur les paroles du tube de Téléphone, « Je rêvais d’un autre monde ». « Comme vous, j’ai rêvé d’un autre monde en cette rentrée. Mais, avec les pénuries, la crise climatique et surtout le retour de de la guerre à nos portes, j’ai l’impression que ce n’est pas celui dont nous rêvions » entame le président du Medef.
« Vous l’avez entendu tout à l’heure lors de l’intervention (en visioconférence le matin même, ndlr), du président Zelensky, cette guerre va durer » poursuit Geoffroy Roux de Bézieux qui appelle « à choisir le camp de la liberté, celui du peuple ukrainien ». Pour autant, le chef du Medef se veut pragmatique : « Cela ne doit pas empêcher les entreprises qui ont des filiales en Russie de décider, selon leur situation, de partir ou de rester. Pas de naïveté, partir c’est souvent tout laisser à Poutine et ses amis oligarques ».
Croissance sobre
Le responsable dresse un constat sans concession de la situation actuelle : « les tensions vont continuer à monter que ce soit en Mer noire ou en Mer de Chine. Il va nous falloir reformater nos logiciels habitués à une mondialisation heureuse. » Pour autant, Geoffroy Roux de Bézieux voit des raisons de rester positif. Il estime que les entrepreneurs sont un rôle à jouer en promouvant, par le commerce, par les échanges, les valeurs de liberté et de démocratie.
En parallèle, le chef du Medef appelle à retrouver une souveraineté industrielle et énergétique. La solution passe par une croissance sobre. « Nous ne devons pas renoncer à produire, travailler, consommer. Mais il faudra le faire autrement. Et les entreprises feront leur part » souligne Geoffroy Roux de Bézieux. De son côté, lors de son discours, Elisabeth Borne, première ministre a martelé « Notre première urgence, c’est d’arrêter, dès maintenant, les consommations d’énergie qui ne sont pas indispensables. C’est le sens du plan de sobriété. C’est un pacte que nous vous proposons : préférer les économies choisies plutôt que les coupures subies. » La Première ministre appelle d’ailleurs chaque entreprise à créer, en septembre, son propre plan de sobriété. Dans le cas d’un rationnement de gaz, le Gouvernement travaille, notamment avec France Industrie, aux manières de limiter son impact. La Première ministre relève cependant qu’à long terme « la solution n’est pas la décroissance. »