L’histoire de la coronographie à Chalon-sur-Saône débute en novembre 2013. « En cas de crise cardiaque, le temps de transport vers les hôpitaux de Dijon ou Mâcon depuis Chalon-sur-Saône allonge le délai de prise en charge du patient, diminue les chances de survie et augmente les risques de séquelles. Nous avions un besoin de santé en matière de cardiologie » détaille Gilles Platret, maire de Chalon-sur-Saône et président du conseil de surveillance du Centre Hospitalier Chalon sur Saône William Morey, chargé d’émettre des avis sur les orientations à suivre. L’hôpital ne pouvant initier seul cette démarche, en mai 2016, la commission régionale spécialisée dans l’organisation des soins, CSOS, émet un avis favorable au projet, suivie par l’agence régionale de santé, ARS. « Notre hôpital a un rôle pivot dans le nord de la Saône-et-Loire et dans l’organisation des soins de son territoire. Nous avions donc obtenu la double autorisation pour la coronographie mais aussi pour les actes d’angioplastie. » Cette technique médicale, souvent liée aux soins cardiaques, consiste à modifier un vaisseau sanguin, le plus souvent une artère.
Des freins multiples
« Inquiets de subir une baisse de leur fréquentation, les hôpitaux de Mâcon et Dijon ont déposé un recours au tribunal administratif » regrette le maire. Cette démarche a conduit l’ARS et la CSOS à revenir sur leur décision en 2017. Elus mais aussi soignants et patients de Chalon-sur-Saône se sont mobilisés des mois durant jusqu’à entrevoir une solution. « L’idée d’un groupement de coopération sanitaire a vu le jour avec les autres hôpitaux. Nous avons donc échangé sur les différents critères avec Dijon et Mâcon qui se sont ouverts aux discussions. » Ralenti par la crise sanitaire, le groupement trouvera finalement un accord et dépose un dossier commun qui obtiendra un nouvel avis favorable en mai 2022 pour l’installation d’un plateau technique de coronographie à Chalon-sur-Saône et pour les actes d’angioplastie.
Des budgets engagés
Au premier trimestre 2024, l’établissement devrait accueillir son premier patient en la matière. « Nous estimons qu’entre 1 500 et 2000 actes de coronographie pourraient se dérouler chaque année » insiste Gilles Platret. Un investissement de 3,6 millions d’euros financera le projet, porté par l’Etat par le biais de l’ARS et de l’hôpital public mais aussi par la ville de Chalon-sur-Saône tandis qu’une demande de fonds européens va également être déposée. L’Union Européenne a déjà participé au financement de l’atelier de préparation des chimiothérapies inauguré ces dernières semaines et qui a coûté 1,2 million d’euros. « Un hôpital doit investir dans des techniques modernes pour maintenir son attractivité et intéresser des médecins tout autant que pour répondre aux besoins du territoire. »