C’était un géant. Jacques Wattez, dirigeant de l’entreprise Sofipêche, et ex-président du club de football boulonnais USBCO, est mort le 24 août dernier de suite d’un arrêt cardiaque à Wimille. Il allait avoir 75 ans. Plusieurs centaines de personnes ont suivi la messe funèbre le 29 août dernier dans l’église de Wimille. «Je perds un ami, un frère», chuchote Jean-Marc Puissesseau, ancien président de la CCI Littoral et de la Société d’exploitation des ports du Détroit, dans les allées de l’église de Wimille. «C’était vraiment quelqu’un. Pas toujours facile mais d’une humanité…», poursuit-il.
Plus loin, d’autres visages sombres : des salariés de la zone d’activité halieutique Capécure dont Jacques Wattez était «le boss», des élus politiques, consulaires, syndicaux. Dans une encoignure, l’ancien président du conseil Régional Daniel Percheron, très touché. À côté, Xavier Bertrand, actuel président du conseil Régional, ainsi que le maire de Boulogne-sur-Mer Frédéric Cuvillier qui témoigne : «Avec ses coups de gueule, ses coups de sang et ses coups de cœur, Jacques Wattez était un homme qui ne s’interdisait rien ».
A Capécure, Jacques Wattez avait anticipé et saisit les opportunités qu’offrent aujourd’hui les nouvelles formes de valorisation des produits de la mer. Développant d’autres surfaces dans le poumon halieutique de la Côte d’Opale, il avait aussi investi d’autres champs d’activité tant il emmagasinait les idées. Encore récemment, il travaillait sur un projet de culture d’algues avec le Comité des pêches.
«Un leader émotionnel»
«Il avait la main ferme de la parole donnée, l’exigence des marins et la chaleur des vestiaires», témoigne un salarié de la zone Capécure. Le vestiaire et le stade, ce furent les autres passions de ce dirigeant. Il avait monté le club jusqu’en première division : «C’était un leader émotionnel, il entraînait les gens», soupire un supporter du club.
Daniel Percheron l’avait bien vu et l’avait amené à intégrer le conseil d’administration du RC Lens pour y diffuser son énergie. Dans l’église de Wimille, un Christ bleu se dresse à droite du cercueil de Jacques Wattez. Sa fille Constance, qui dirige depuis quelques années le groupe, déclame : «Je suis heureuse de t’avoir partagé (…), tu m’as transmis». À Boulogne-sur-Mer, la lignée familiale continue.
Pour Aletheia Press, Morgan Railane